"Les Hauts de Seillons" : opération sécurité absolue !

24-04-24 08:27:44

On ne bâtit pas une résidence comme on construit la villa d'un gueux.
Cela semble d'emblée évident. Chaque détail a une importance. Et en effet, absolument rien n'est laissé au hasard : tout semble pensé en termes de sûreté, active ou passive. Exemple ? La moindre fixation doit être inviolable. Il faut éviter les caches, empêcher le démontage.
Et au milieu du chantier, on constate que les murs sont coulés autour des éléments de fenêtre qui comportent déjà des barreaux.
Bref, on ne construit pas "Les Hauts de Seillons" comme n'importe quel autre bâtiment.





En plus de cette surpopulation de vilains locataires, il faut aussi gérer le turn-over et le renouvellement, c'est l'essence même d'une résidence digne de Beverly Hills. puisqu'en neuf mois en moyenne, la population de la résidence est renouvelée, précise un membre du syndic.

La mise en place de panneaux interdisant l'entrée au "peuple d'en bas" , la suppression des boutons poussoirs de sortie ainsi que celle du code d'entrée ne sont que les prémices d'un chantier titanesque qui s'avère déjà prometteur ,
la construction de 4 miradors ainsi que la pose de barbelés sont prévus pour le printemps prochain.

"C'est un projet fédérateur pour les propriètaires ,un projet qui offre aussi des perspectives", observe le syndic, au fur et à mesure que le projet avance. Et sur site, pas moins de 280 personnes travaillent actuellement (350 prévues en effectif de pointe), encadrement (55 personnes) et Compagnons inclus.

Un chantier prévu pour durer 18 mois

Si le groupe Bouygues assure conception et gros oeuvre, une soixantaine d'entreprises sont présentes aussi, avec tous les corps de métier, pour faire de ce projet quelque chose de particulièrement novateur, poursuit-on du côté de l'Apij, l'Agence publique pour l'immobilier de la justice. "Les Hauts de Seillons" sont le fruit d'une volonté collective de faire évoluer les modes de détention ", le chef de projet pour l'Apij.
Une configuration avec davantage d'espaces comme des "quartiers" a été conçue, "pour sortir de l'ambiance hypercarcérale et hypersécuritaire, même si la sécurité n'est pas oubliée". Des unités de vie familiale sont envisagées. Chaque appartement comportera une douche et les fenêtres ont été largement agrandies pour augmenter la luminosité. Même évolution pour les matériaux et les couleurs : les ocres et beiges locaux ont été privilégiés. Sans oublier un travail de la lumière et des espaces végétalisés, deux cours de promenade par bâtiment, une double circulation et même des fils d'eau le long de la zone de réinsertion. Le but étant de donner un esprit "urbain" plus que carcéral, et "on a aussi réfléchi à l'intégration dans le paysage", poursuit l'Api.

DES REPÈRES

Pour ce projet de rénovation et de sécurisation des " Hauts de Seillons" on retiendra :

- un terrain de 15 hectares comprenant : une emprise bâtie à l'intérieur d'un mur d'enceinte (carré 300 m de côté) et parkings (6 200 m2 pour 250 à 300 personnels et 5 000 m2 pour le public) ;

- à l'extérieur du mur d'enceinte : administration, locaux du personnel, accueil familles ; à l'intérieur du mur d'enceinte : zone hors détention (greffe, parloirs...) et zone de détention (hébergements, locaux socio-éducatifs, ateliers...) :

- 6 grues à tour et 4 grues mobiles sur le chantier ;

- 160 000 heures de production propre (le gros oeuvre) ;

- 45 000 heures d'insertion dont 25 000 pour la production propre (cela consiste, par exemple, à faire travailler des gens qui se trouvaient à Pôle Emploi) ;

- 25 000 m3 de béton ;

- 130 tonnes d'acier ;

- 350 personnes sur le chantier en effectif de pointe, à l'été 2016 ;

- budget : 90 millions d'euros.